Grands magasins

Publié le par C.B

Au mois de décembre, voulant se détendre un peu,
Le Père Noël se dit que pour le rendre heureux,
Rien ne vaudrait un tour dans les Grands Magasins.
Mais sitôt arrivé, il crut être zinzin:
Où qu'il regardât, des Pères Noël à la pelle
Lui rendaient ses regards: "ici, c'est mon trottoir,
Casse-toi vieux décati !" Ca ne manquait pas d'sel.
Enervé, pensant "On va voir ce qu'on va voir",
Le Père Noël prit un groupe d'enfants en otage,
menaçant: Pas de cadeaux, si vous n'êtes pas sages !
Je ne suis pas une canette de Coca-Cola,
Hurla-t-il, voulant sans aucun doute dire par là
Qu'il ne voulait qu'on le fabriquât à la chaîne.
Qu'on multiplie les pains, certes, mais les Pères Noël...
Il n'en fallait qu'un seul, un être exceptionnel !
Au fou ! On lui envoya le GIGN.
On l'emmena alors, avec toutes les sirènes,
En panier à salade jusque au tribunal.
Las !  Loin de se calmer, il se mit bien à mal :
J'ai tout plein de cadeaux, mais qu'on me rende mes rennes !
Vociférait-il, ébouriffant les jurés.
Ne sachant bien qu'en faire, on le fit interner,
Et comme après cent jours, il ne se taisait pas,
A bout de nerfs, les psy finirent par trancher
Et choisirent le scalpel pour le rendre muet :
Pour tapage nocturne, on le lobotomisa.

(Avec le peu de neurones qu'il lui resta
Tout sourire, le Père Noël gazouilla
Mais plus jamais ne s'emporta)

Publié dans Vers de comptoir

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