Mon Dieu Bret

Publié le par Cécile Blanchard

J'aurais bien aimé vous parler de Lunar Park, le dernier livre de Bret Easton Ellis, mais je ne peux pas. Ca fait plusieurs mois que je l'ai lu, plusieurs mois que je le digère, donc, mais malgré tout, je n'arrive pas à exprimer ce que j'ai ressenti. Pas bien en tout cas. Je peux dire que c'est un bouquin génial, fabuleux, fantastique... les qualificatifs ne manquent pas, mais ce n'est pas instructif, ça, même si c'est vrai. Lunar Park, c'est un livre hallucinant (au sens propre et au sens figuré), et bluffant tant l'écriture est maîtrisée.

Allez, j'essaye quand même.
C'est l'histoire d'un écrivain, Bret, millionnaire dès son premier livre, alors qu'il est âgé d'une vingtaine d'année. C'est l'histoire de ce type, qui, après avoir écrit quelques livres, tous best-sellers, après avoir testé toutes les drogues et arpenté toutes les fêtes, se retrouve en banlieue, marié deux enfants, une maîtresse. C'est l'histoire de Bret Easton Ellis, qui disjoncte sévère quand même au bout d'un moment. Mais ce n'est pas la vraie histoire de Bret Easton Ellis, l'écrivain, enfin, plus exactement ce sont des bribes de vérité mélangées à des bribes de fiction. Au lecteur de faire le tri, s'il le souhaite.

C'est surtout un livre d'une maîtrise absolue. Ironique, cynique quand il décrit les scènes de la vie quotidienne. Angoissant quand son univers se met à tomber en miettes. Fascinant. Complexe sans être compliqué. Un petit bijou à lire absolument. Après l'avoir dévoré en une semaine, je n'ai plus pu lire que des romans faciles, histoire de ne pas m'encombrer la tête avec d'autres choses. Histoire de conserver un "temps de cerveau disponible" pour continuer à savourer Lunar Park, pour continuer à y penser, tranquille.

C'est durant cette période que j'ai lu "Au pays de Dieu" le récit de voyage de Douglas Kennedy sur la "ceinture de la Bible". Bon. Il faut être intéressé par les Etats Unis et leurs moeurs pour lire ça. Il faut aussi être aussi fasciné que l'auteur par le phénomène ultra religieux qui a cours là bas. Mais quand on réunit ses deux conditions, le livre est véritablement passionnant et sidérant. Aussi hallucinant que les hallu de Lunar Park, sauf que là, c'est vrai, c'est du vécu, c'est du docu. Même si Douglas Kennedy, dans sa préface, revendique le côté subjectif et donc parfois presque fictionnel parce que romancé, de son récit. Tout comme Bret Easton Ellis revendique le côté autobiographique de son livre, avec plein de faux dedans... Hum...

Encore après, j'ai lu "Ensemble c'est tout d'Anna Gavalda. Un bouquin sympa. Et là, c'est clair. C'est un roman, c'est tout.

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G
Aaaah, Bret Easton Ellis... J'me suis toujours pas remis de la lecture d'American Psycho... Par contre, j'avais pas super accroché à "Zombies" et "Glamorama"...
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C
Je ne me suis jamais remise de la lecture d'Amercan Psycho non plus (mais QUI peut s'en remettre franchement???) D'ailleurs je ne le conseille à personne celui là (même si, oui c'est un bon livre...).Lunar Park je ne m'en remets pas non plus, mais d'une manière totalement différente. C'est un grand choc (le pendant positif d'amercan psycho qui était un grand choc aussi?).Bref. Pas lu Glamorama ni zombies par contre. J'avais tenté les Lois de l'attractions mais ça m'avait ennuyé...
S
Vrai de vrai ce que tu dis ! Lunar Park est un livre dont la lecture hante pendant un moment. Et il n'a rien à voir avec American Pyscho. C'est en même temps plus matûre (exit le côté trash déjanté) et tout aussi schyzo effrayant dans le fond (bonjour le côté générationnel de cette classe américaine qu'il dépeint aisée mais parano-maboul dans sa zone pavillonnaire apparemment calme retranché). J'aurais aimé écrire un truc de fou sur ce livre pour donner envie d'y plonger. Voilà !
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